A seulement 35 ans, Laetitia Hoerdt a décidé de reprendre le salon d’esthétique dans lequel elle a travaillé pendant quatorze ans. « J’y ai fait mon apprentissage, j’y ai validé mes diplômes », raconte-t-elle.
Mais rester aussi longtemps dans la même entreprise, était-ce le bon choix ? La jeune femme a tenté un pari en 2018 : changer complètement de métier. « On se demande si on est capable de faire autre chose. Pour se le prouver, rien de tel que de sauter le pas ! », estime-t-elle. Elle postule pour devenir commerciale dans la vente de détails agroalimentaire et est retenue, dans une entreprise qui décide de « lui donner sa chance ».
Pendant trois ans, Laetitia parcourt alors 5000 km par mois. « J’aidais les supérettes et les bureaux de tabac à choisir leurs produits alimentaires (barres chocolatées, soda, etc.). Je couvrais plus de 3000 références », détaille-t-elle avec fierté. L’esthéticienne reconvertie apprend ainsi de nouvelles compétences, notamment gérer un portefeuille de 146 clients dans deux départements. Elle le reconnaît : « Sans cette expérience, je n’aurais sans doute pas repris un commerce. C’est un plus d’acquérir le volet commercial. »
Mais sa passion pour le monde de la beauté finit tout de même par l’emporter. « Quand on a travaillé depuis ses 16 ans dans un seul domaine c’est important de voir autre chose. Je me demandais si tout cela était fait pour moi, désormais j’ai du recul et je sais que oui », philosophe-t-elle. En tant que commerciale, elle a apprécié la grande autonomie et la souplesse dont elle bénéficiait, comme aller faire une course entre deux rendez-vous. « Quand vous avez une boutique c’est impossible. Si vous êtes ouverte de 9h à 19h, vous devez être là, au cas où un client entre », souligne-t-elle.
De commerçante à esthéticienne
Forte de ses deux expériences complémentaires, elle a sauté le pas et a repris fin octobre 2021 le salon de son ancienne patronne. Elles sont désormais trois, deux salariées et une apprentie, à faire tourner la boutique. Onglerie, épilation, maquillage : le salon se veut complet. « Je me spécialise dans le maquillage semi-permanent, j’ai déjà 7 diplômes différents dans le maquillage », se réjouit la nouvelle patronne.
Parmi ses talents, le maquillage de cinéma. Cela fait plusieurs années qu’elle passe son temps libre sur les plateaux de tournages pour maquiller les acteurs. « Ça commence à se savoir car pour halloween j’ai été très sollicitée au salon », rit-elle. Elle aime par-dessus tout transmettre sa passion et propose des cours de maquillage à ses clientes. « Je maquille la personne sur la moitié du visage et elle doit essayer de se maquiller sur l’autre moitié à l’identique ». Face aux grands miroirs ornés de spots ronds les clientes ont ainsi le sentiment, l’espace d’un moment, de devenir les nouvelles stars des plateaux télé.
On se demande si on est capable de faire autre chose. Pour se le prouver, rien de tel que de sauter le pas !
